Structurer une levée de fonds : aspects juridiques pour les PME en croissance
Pour une PME en pleine expansion, lever des fonds est souvent une étape clé pour accélérer sa croissance, financer des projets ambitieux, ou conquérir de nouveaux marchés. Cependant, structurer une levée de fonds comporte des aspects juridiques complexes qu’il ne faut pas négliger. En tant que dirigeant, vous devez être bien préparé afin de sécuriser l'opération et attirer des investisseurs tout en protégeant vos intérêts.
10/28/20241 min lire
Pour une PME en pleine expansion, lever des fonds est souvent une étape clé pour accélérer sa croissance, financer des projets ambitieux, ou conquérir de nouveaux marchés. Cependant, structurer une levée de fonds comporte des aspects juridiques complexes qu’il ne faut pas négliger. En tant que dirigeant, vous devez être bien préparé afin de sécuriser l'opération et attirer des investisseurs tout en protégeant vos intérêts.
1. Choisir le bon type de levée de fonds
Avant toute chose, il est essentiel de définir quel type de levée de fonds correspond le mieux à vos besoins. Il existe principalement deux types d'investissements :
Levée de fonds en capital (equity) : Vous cédez une partie du capital de votre entreprise à des investisseurs en échange de financement. Cette méthode dilue votre participation, mais elle est courante si vous souhaitez faire entrer des partenaires stratégiques et bénéficier de leur expertise.
Levée de fonds par emprunt (dette) : Vous contractez un prêt ou émettez des obligations, ce qui vous permet de conserver le contrôle de votre entreprise tout en accédant à des liquidités. Cependant, vous devrez rembourser cet emprunt avec intérêts, ce qui peut affecter vos flux de trésorerie.
Conseil pratique :
Déterminez dès le départ quel niveau de contrôle vous êtes prêt à céder et combien vous souhaitez lever. Si vous êtes prêt à diluer votre participation, une levée de fonds en capital peut vous permettre de bénéficier d’un accompagnement de la part d’investisseurs. Si vous tenez à garder le contrôle, la dette peut être une option, mais attention à l’impact sur vos finances.
2. Rédiger un pacte d’actionnaires solide
Lors d'une levée de fonds en capital, l'un des documents les plus importants à rédiger est le pacte d’actionnaires. Ce contrat entre les différents actionnaires de la société fixe les règles du jeu après l'entrée des investisseurs. Il permet de clarifier les droits et obligations de chacun, notamment en matière de gouvernance, de gestion et de vente d’actions.
Le pacte d’actionnaires doit notamment traiter des points suivants :
Clauses de contrôle : Si vous ne souhaitez pas perdre le contrôle de votre entreprise, insérez des clauses de majorité qualifiée pour certaines décisions stratégiques.
Clauses de sortie : En cas de vente de la société, pensez à intégrer des mécanismes comme la clause de "tag-along" (protection des actionnaires minoritaires) ou "drag-along" (obligation des actionnaires minoritaires de suivre les majoritaires en cas de vente).
Protection de la propriété intellectuelle : Les investisseurs peuvent exiger des garanties sur la protection de vos actifs immatériels, comme les brevets ou marques, pour s’assurer que leur investissement est sécurisé.
3. Valider la valorisation de l'entreprise
La valorisation de votre entreprise est un aspect crucial de la levée de fonds, car elle détermine combien de parts vous devrez céder en échange du capital investi. Une valorisation trop basse vous amènera à céder plus de contrôle que nécessaire, tandis qu'une valorisation trop élevée peut décourager les investisseurs.
D’un point de vue juridique, il est important de définir une méthodologie claire de valorisation dans les documents contractuels. Cela permettra d'éviter des désaccords futurs avec vos investisseurs. Si votre entreprise est en forte croissance, vous pourriez envisager des mécanismes de valorisation échelonnée (comme la clause de ratchet), qui ajustent le pourcentage d’actions en fonction de la performance future de la société.
4. Se conformer aux obligations réglementaires
Une levée de fonds implique également de se conformer à certaines obligations légales, en fonction du pays dans lequel vous opérez et de l'origine de vos investisseurs. En France, toute augmentation de capital doit être validée par une assemblée générale extraordinaire et faire l’objet d’une publication officielle. De même, des formalités spécifiques (comme la modification des statuts) doivent être réalisées.
Focus international : levée de fonds transfrontalière
Si vous faites appel à des investisseurs étrangers, par exemple allemands, il est essentiel de vous assurer que la levée de fonds respecte non seulement les obligations françaises, mais aussi celles du pays des investisseurs. En Allemagne, les formalités d'augmentation de capital sont strictes et doivent être enregistrées auprès du registre des sociétés (Handelsregister). Par ailleurs, certains investisseurs internationaux pourraient exiger que vos documents juridiques respectent des standards internationaux ou locaux pour s’assurer de la sécurité de leur investissement.
5. Protéger vos droits en matière de propriété intellectuelle
Dans le cadre d’une levée de fonds, vos actifs immatériels (comme les brevets, marques, savoir-faire) représentent souvent une part importante de la valorisation de votre entreprise. Il est donc primordial de vous assurer que ces actifs sont bien protégés au niveau national et international avant de négocier avec les investisseurs.
Avant la levée de fonds, réalisez un audit juridique de votre propriété intellectuelle pour vous assurer que toutes les marques sont correctement déposées et que vous détenez bien les droits sur les brevets utilisés par l’entreprise. Cela évitera les mauvaises surprises lors de la négociation avec les investisseurs, qui pourraient demander des garanties sur ces actifs.
6. Anticiper les conséquences fiscales
Une levée de fonds peut avoir des impacts fiscaux pour vous et pour votre entreprise. Il est essentiel d’anticiper ces conséquences afin d’optimiser l’opération. En fonction de la structuration de la levée de fonds (augmentation de capital, apport en compte courant, prêt obligataire), la fiscalité peut varier.
Conseil pratique :
Consultez un expert en fiscalité pour déterminer la meilleure stratégie et éviter une imposition trop lourde, notamment en ce qui concerne les plus-values réalisées par les actionnaires ou la gestion des apports en nature.
Conclusion
La levée de fonds est une étape majeure pour les PME en pleine croissance, mais elle nécessite une préparation rigoureuse, notamment sur le plan juridique. Une bonne structuration vous permettra de maximiser les chances de succès de l’opération, tout en sécurisant les intérêts de votre entreprise et en évitant les pièges juridiques. Chaque étape, de la rédaction des contrats à la valorisation, doit être anticipée pour garantir une levée de fonds fluide et efficace.
Chez Legal Growth, nous vous accompagnons tout au long du processus de levée de fonds, en vous apportant une expertise juridique pointue adaptée à vos besoins. Que vous soyez en France ou à l’étranger, nous mettons à profit notre double compétence franco-allemande pour sécuriser vos opérations et assurer votre croissance sereine.
N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur les solutions que nous pouvons vous apporter.
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